Jouer de la guitare, technique de main droite : les bases du picking
Incontournable en musique folk, en blues comme en country, le picking est de ces techniques pas si difficile à acquérir alors qu'elles peuvent paraître très impressionnantes à l'écoute. Voici comment l'aborder.
Par Quentin Pignon
Publié le 31 janvier 2022
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Le picking est une technique de guitariste très utilisée donc très utile
Si vous écoutez les chansons de Dick Annegarn, particulièrement au début de sa carrière, vous vous demanderez parfois comment il est possible qu’il joue seul. Certaines oreilles n’y croient pas et pensent qu’il s’agit d’un duo. Exemple parlant avec la chanson De bémols et de dièses.
Quoiqu’il s’agisse d’un picking contenant quelques vacheries de main gauche, le mouvement de main droite n’est pas si compliqué. J’ai été étonné, en m’attaquant à ce gros morceau, de parvenir à le reproduire en quelques heures. C’est là la force et l’intérêt du picking : un entraînement assidu rendra assez facile des mouvements qui passent, auprès des ignares de la musique, pour de la virtuosité. Et qui donnent au guitariste cette sensation satisfaisante de « tricoter » et de profiter pleinement de sa guitare.
L’indépendance du pouce, c’est la liberté du guitariste
Il y a de nombreuses manières d’aborder le picking. Pour un cours méthodique, il y a la très bonne vidéo ci-dessous.
Mais dans une optique d’autonomie, d’acquisition de techniques vous permettant de jouer la musique qu’il vous chante (ho ho ho), le conseil primordial que je vous donne est d’entraîner votre pouce.
Le picking, c’est donc une alternance permanente entre une basse jouée par le pouce (p) et un aigu joué par l’index (i) puis le majeur (m) et parfois l’annulaire (a). Ainsi le mouvement d’un picking basique s’écrit comme suit : pipmpipmpipmpipm… C’est le mouvement à acquérir. Sauf que dans certains morceaux, les aigus ne seront pas alternés régulièrement.
Écoutez tourne en rond de Dick Annegarn et voyez comme les basses font une pompe régulière mais les aigus forment une mélodie rythmée.
Si vous avez acquis le pipmpipm, vous aurez du mal à vous en détacher lorsqu’un tel picking viendra à vous et il faudra le réapprendre.
Selon moi, une bonne base de picking, c’est ce pouce qui saute d’une basse à l’autre. De la corde mi à la corde ré, dans un premier temps. Faites le sur votre guitare (avec un simple Mi Majeur) mais aussi sur votre pantalon (dans les transports ou pendant la réunion du lundi). Faites battre une pulsation à votre pouce pendant que vous lisez d’ordre du jour ou même pendant que vous parlez. Le but est d’avoir un pouce régulier imperturbable.
Lentement d’abord. Vous accélérerez quand l’aisance imperturbable se fera sentir. Un pouce rapide qui se fait perturber par l’arrivée des autres doigts vous fera obstacle à la moindre subtilité mélodique ou rythmique.
Ensuite, les aigus se posent sur une bas(s)e solide
Dans un second temps, tentez d’ajouter entre deux coups de pouce (hé hé hé) un index, puis un majeur (en pipm donc).
Une fois cela fluide et facile, ajoutez un coup parfois un même temps que le pouce. Faîtes ça souvent et régulièrement, au mieux tous les jours.
Si votre pouce reste stable rythmiquement malgré des aigus pas toujours réguliers, et avec en plus un changement d’accord (un Mi Majeur et un La mineur alternés suffiront), c’est qu’il est devenu indépendant. Alors le champ des possibles s’ouvre en grand.
Ensuite, votre pouce alternera entre les trois cordes basses ; par exemple en faisant mi ré mi la mi ré mi la. Les doigts des aigus joueront parfois ensemble ponctuellement lors d’un petit accord à deux ou à trois doigts, ils sauront se placer « hors » du pouce ou « sur le pouce » (waaa ha ha) sans que la main soit désorientée.
Bref, un pouce indépendant vous permettra de lire beaucoup plus vite d’autres morceaux de picking, il développera aussi votre oreille quand vous écouterez d’autres guitaristes et la virtuosité apparente dévoilera ses secrets et vous aborderez des morceaux que vous pensiez d’un très haut niveau. Mais surtout, quand vous improviserez pour vous, vous serez en possession d’un nouveau moyen très riche de décomposer vos accords.
Si vous avez découvert Dick Annegarn par ce billet, écoutez en priorité ces trois premiers albums, et regardez sa masterclass. Parce qu’en plus, il est sympa.
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