Pourquoi une « bonne » respiration est importante dans la pratique du chant ?

La respiration abdominale

Nous oublions souvent que lorsque nous chantons, notre corps est notre instrument. Les cordes vocales, situées au niveau du larynx, se mettent à vibrer au contact de l’air, le transformant en son. Les poumons fournissent de l’air, ils sont comme la poche d’une cornemuse. Juste avant de chanter, nous levons souvent nos épaules par réflexe pour ouvrir nos poumons. Heureusement, notre corps dispose d’excellents outils pour surmonter ce problème. C’est le diaphragme. Au fur et à mesure que le diaphragme descend, les poumons se remplissent naturellement d’air. Pour lui redonner son rôle central et augmenter sa capacité pulmonaire, la méthode principale est la respiration dite « abdominale ».

Quand je pratiquais le chant choral en conservatoire, notre chef de choeur nous disait souvent de respirer par le ventre. En réalité, gonfler le ventre au moment de l’inspiration était un moyen d’opérer ce mouvement descendant du diaphragme. Lorsqu’elles sont basses et plates, les côtes s’ouvrent latéralement et la partie inférieure des poumons se dilate. Ce mouvement permet d’éviter la concentration de l’air dans le haut des poumons. La respiration abdominale permet ainsi de faire entrer l’air naturellement, car l’inspiration ne devrait jamais être un effort.

Le soutien

Pour maintenir une note longue, il faut aussi compter sur une bonne respiration. Dans la phase d’expiration (du chant), il s’agit de porter son attention sur le ventre. Parfois, lorsque j’avais l’impression de n’avoir plus d’air dans les poumons, le chef de chœur criait « Soutenez ! Soutenez ! ». Ce que j’avais compris c’est qu’il fallait rentrer progressivement le ventre en amenant le nombril vers la colonne vertébrale. Aujourd’hui, je constate qu’il existe plusieurs écoles concernant ce mouvement. Certains disent qu’il faut le rentrer, d’autre le pousser encore plus vers l’extérieur. À mon sens, il s’agit surtout de maintenir la cage thoracique ouverte en gardant le diaphragme tonique et bas. Pour moi, rentrer le ventre est juste si dans le même temps la cage thoracique reste ouverte. Pour ce faire, on peut mettre une main sur le ventre pendant l’expiration afin de porter son attention sur cette zone. La main doit accompagner le ventre. Cette méthode m’a été enseignée par tous les professeurs de chant que j’ai pu rencontrer, elle m’a été confirmée en yoga.

La détente

Cela semble peut être évident, mais pour bien respirer, il faut apprendre à se détendre. Les tensions dans le corps sont le plus grand ennemi de la voix. Le stress peut parfois réduire l’amplitude de la respiration et concentrer le mouvement respiratoire en haut de la cage thoracique. À l’inverse, plus les muscles se relâchent, plus amples sont les inspirations. C’est pourquoi la relaxation ou le yoga procurent des effets bénéfiques pour les chanteurs et les chanteuses. En effet, la respiration consciente fait partie intégrante du yoga. Les exercices qu’on appelle pranayama (« prana » souffle, « yama » contrôle en sanskrit) permettent d’affiner la connaissance de son corps et par conséquent ses capacités lyriques. De plus, le yoga peut apporter une très bonne réponse au trac. 

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