Que faire de mon corps, de mes bras quand je chante ?

Se servir de tout son corps 

Lors du premier cours de chant, je pose cette question à mes élèves : d’après toi, comment fonctionne ton corps pour produire un son ? J’ai souvent comme réponse  que l’on utilise les cordes vocales et le souffle, ce qui est déjà une bonne base. Mais c’est comme si l’on réduisait une guitare à ses cordes et sa caisse de résonance. 

On utilise le terme de “discipline” quand on parle de sport, mais celui-ci s’applique aussi lorsque l’on parle du chant. En effet, il s’agit ici “d’une règle de conduite commune aux membres d’un corps, d’une collectivité”. Dans l’expression vocale et le chant, l’utilisation du corps entier est primordial afin d’aider notre voix, sans quoi celle-ci sonne moins bien ou même peut s’abîmer. 

La première chose à faire, c’est de quitter le côté statique. On peut simplement battre le tempo du pied, de la main contre sa cuisse, ou hocher la tête en rythme avec la musique. Ces mouvements auront tendance à nous mettre en immersion dans la musique pour mieux la ressentir et faire corps avec elle. 

On peut aussi aider à casser cette rigidité en mettant un pied légèrement devant l’autre avec les genoux déverrouillés. Ainsi on trouvera de la stabilité dans notre équilibre et bien ancré dans le sol, on sera disponible.

Ensuite, la posture du buste influe beaucoup sur la prise d’air, il est donc recommandé de se tenir bien droit. La cage thoracique pourra se déployer et permettre aux poumons de se remplir convenablement. Cette posture aura pour effet de solliciter les abdominaux qui eux sont indispensables pour chanter. C’est ce que l’on appelle “le soutien”. 

Venons-en aux bras

Pour commencer, on peut laisser ses bras détendus le long du corps. Le but du jeu est de faire en sorte qu’ils restent disponibles afin de les laisser s’exprimer d’eux-même. Comme je le disais plus haut, on peut marquer le tempo de sa main contre la cuisse ou le torse, mais pas que ! Dans notre vie de tous les jours, nous utilisons nos mains pour souligner nos paroles. Ces gestes illustrateurs font partie intégrante de notre mode de communication, en chant c’est le prolongement de notre expression. 

Sans aller non plus dans le mime, ces gestes peuvent désigner des concepts, des idées, et apporter du soutien au texte. La dimension des paroles est parfois mise de côté pour laisser la technique au premier plan, mais l’interprétation comporte bon nombre de clefs. Penser à ce que l’on dit, s’approprier le sens du texte donne une toute autre dimension à la musique et aide à trouver son expression propre. Le parcœur dans ce cas-ci permet une immersion totale afin de se concentrer pleinement sur l’histoire que l’on veut raconter, le message que l’on souhaite transmettre. 

Les bras peuvent aider à communiquer cette émotion, mais aussi la bloquer avec des mouvements parasites. Ce peut être de jouer avec une bague de sa main, se recoiffer, gratter sa barbe, raidir sa main, toucher son t-shirt … Ce sont en quelques sorte des fuites d’attention et seul, c’est difficile de s’en rendre compte ! Mais on peut y remédier en se regardant dans le miroir ou se filmer à défaut d’avoir un professeur de chant qui observe.

La gestion de l’espace scénique

Dernier point à prendre en compte : l’espace. Que ce soit dans votre chambre, sur scène ou dans votre salle de bain, vous avez un espace autour de vous à exploiter. N’hésitez pas à prendre place, à évoluer dans cet espace en marchant, sautant, dansant, le chant est un défouloir, profitez-en ! Et si vous avez un micro à la main ou sur pied, vous pouvez aussi jouer avec et l’intégrer à votre expression corporelle.

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